En marge de journée mondiale du livre fêtée aujourd’hui 23 avril
Notre rapport à la littérature agit directement sur nos méninges et comportements. Si la lecture d’œuvres de fiction permet de se distraire, d’améliorer son vocabulaire et son sens de l’orthographe, ces effets positifs évidents ne seraient pas les seuls pour le cerveau.
Tel est le sujet d’une récente étude canadienne menée par la psychologue Maja Djikic, épaulée par deux autres chercheurs de l’université de Toronto.
Verdict : la consommation de littérature développerait nos capacités de réflexion, de créativité et d’empathie.
Lire un bon livre stimule longtemps le cerveau
Se plonger dans un livre passionnant et dans son univers est une expérience sans pareille que tous les lecteurs ont connu et recherchent avec un grand plaisir.
Mais elle va au-delà du simple «bonheur de la lecture».
Entrer dans le nouveau monde d’un roman ou d’une nouvelle a des effets scientifiquement mesurables sur notre cerveau et qui se prolongent pendant plusieurs jours après la lecture.
C’est une étude récente menée aux Etats-Unis par la Emory University qui démontre que lire un bon livre peut augmenter les connexions à l’intérieur du cerveau et créer des changements neurologiques persistants qui correspondent un peu à la mémoire musculaire qui permet de s’adapter aux efforts demandés.
Les changements dans le cerveau après des lectures «significatives» ont notamment été enregistrés dans le cortex temporal gauche, une zone du cerveau associée à la réceptivité du langage et aux sensations motrices. Les neurones de cette région du cerveau sont notamment liées aux sensations selon lesquelles nous faisons quelque chose sans le faire réellement. Par exemple, penser à courir peut activer des neurones associés avec l’acte physique de la course.
«Les changements neuronaux que nous trouvons associés avec des sensations physiques suggèrent que livre un roman peut vous transporter dans le corps du protagoniste» explique le Professeur
Gregory Berns, spécialiste des neurosciences, qui a mené l’étude. «Nous savions déjà que les bonnes histoires pouvaient vous transporter dans les chaussures de quelqu’un d’autre au sens figuré. Maintenant, il semble que quelque chose se passe aussi en terme biologique».
Vingt et un étudiants ont pris part à l’étude et ont tous lu le même livre, un roman à suspense, Pompéi, écrit en 2003 par Robert Harris et choisit pour ses multiples rebondissements. Pendant 19 jours, les étudiants ont lu des parties du livre et ont eu ensuite systématiquement des scanners du cerveau le lendemain matin.
Les scanners se sont poursuivis pendant 5 jours après la fin de la lecture du livre. Il en ressort que les changements neurologiques détectés pendant la lecture ont continué pendant les 5 jours ayant suivi la fin de celle-ci.
«Même si les participants ne lisaient plus le roman, ils conservaient une plus grande connectivité cérébrale», souligne le Professeur Berns.
Conclusion: il ne faut jamais cesser de lire.
Lire permet de s’ouvrir aux autres et d’avoir plus d’empathie
D’après des études assez récentes la lecture permettrait de déployer le sentiment d’empathie. Mais cette prouesse ne se développe pas que grâce à la littérature elle se retrouve aussi dans tous les arts (peinture, musique…).
Mais revenons plus précisément à la lecture, lorsqu’on lit un texte de fiction on s’expose à quelque chose de totalement nouveau : une façon de penser différente de la nôtre et des événements nouveaux.
Néanmoins, ces choses nouvelles n’ont aucun impact réel et c’est là que réside toute la subtilité. C’est car je n’ai pas d’appréhension face à ces nouvelles situations que je suis capable de totalement m’en imprégner et donc de pleinement les comprendre.
Quand je lis une fiction je lis des choses qui peuvent être dures mais pourtant je n’en ai pas peur directement car je sais qu’elles ne sont pas réelles et que ce n’est pas moi qui les vit. Une fois sortie de ma lecture, de nouveau dans le monde réel, deux choses se produisent :
- Je suis plus apte à comprendre autrui, puisque je me suis exposéà un mode de penser qui n’est pas le miens. Je deviens plus empathique. Cela me permet d’accepter les gens différents de moi car j’apprends à les comprendre.
- Et je suis moins stressé car ayant affronté les événements de façon fictionnelle je suis capable de vivre les événements avec plus de sérénité. Cela me permet de mieux appréhender les situations imprévues.
On pourrait résumer cela en 1 seul principe : les livres permettent de nous ouvrir l’esprit et de nous rapprocher des autres.
Synthèse de 2 articles parus dans : salte.fr et actualitte.com